Les mites de la nation
À moins d'avoir passé les dernières semaines sur une île déserte ou bien à avoir compulsivement grignoté les semelles de vos pantoufles après avoir vu la fin de la saison 3 de Game of Thrones, vous avez peut-être vaguement entendu parler du bacalauréat qui s'approche. Pour les journaleux débutants, c'est impensable de passer le mois de juin sans être allé tanner au moins une fois un ou deux lycéens à la sortie de leur salle d'exam pour leur demander à quel point il se sont gourrés. Pour le vétéran, je suppose que se voir refiler un sujet bac revient à peu près à la même chose qu'une affectation à la cafétéria du lycée de Trifouillis-les-Merles pour un chef étoilé.
Du coup, par compassion, et aussi par anticipation d'un inévitable sujet sur les résultats du bac à traiter dans trois semaines, je suis allé voir ce qui avait été demandé en philo. Et je dois dire que les S ont été gâtés. Peut-on agir moralement sans s'intéresser à la politique ? Mais la morale en politique, c'est beau comme les ronds de fumée d'un Balkany amateur de havanes qui se fait payer un bon gueuleton par le lobby cigarettier ! C'est beau comme un ministre du budget qui a planqué son argent en Suisse ! C'est beau comme un type qui se fait patron de presse grâce à l'argent de poche que lui a refilé l'État (si y a des gauchiss' favorables à un service public de l'information qui sont de passage, pensez-y) ! C'est beau comme ... Comme un tir sur une ambulance accidentée qui aurait deux roues au dessus d'un ravin et un nonagénaire cardiaque à son bord, ok. Mais quand on a une fenêtre de tir pareille, c'est dommage de se priver.