Marine le Pen ratisse à gauche

Vieux dessin à propos d'un vieil article (15 jours, au moins !) du Monde. Toutes les voix étant bonnes à prendre, le FN essaierait de séduire les déçus des partis gouvernementalistes. Ca concerne l'UMP, mais aussi les électeurs lassés du PS, qui pourraient réfléchir deux fois avant de glisser dans l'urne un bulletin frappé du nom de Méluche. Conclusion : Marine le Pen considèrerait l'électeur en colère comme une sorte d'abruti donnant sa voix non pas au candidat ayant le programme le plus pertinent, mais à celui qui brait le plus fort, et devant le plus de journalistes possible. En espérant qu'elle se trompe...

  Pour le reste, je n'aime vraiment pas ce dessin, qui pue l'humour intello de gôche. Un dessinateur (Sergio qu'il s'appelle, cf les liens à droite) me disait que dans Zélium, il avait l'impression de prêcher pour des convaincus. Pas tellement utile en somme. Parfois j'ai l'impression de faire pire, c'est à dire de prêcher pour des initiés qui pourront rigoler très fort pour montrer qu'ils ont compris le crobard.

Comments

[Piet]

Intéressant... Je ferai tourner ! Mais pour mon cas, j'ai vraiment l'impression de tourner dans l'humour que seuls les lecteurs réguliers de la presse satirique peuvent comprendre, voire dans l'humour intello ! Quand j'ai commencé à lire de la presse satirique (Siné Hebdo), c'était la même chose : il y avait partout des allusions à ce péteux fini de BHL, au légendaire professeur Choron, à ce connard de Philippe Val... types que je ne connaissais pas. Ca m'arrivait de ne pas comprendre une foutue ligne dans un article, parce que c'était écrit pour des initiés. Et ça, c'est pas très bon.

[galien]

Bof prêcher pour des convaincus, oui bien sûr que c'est le cas. Et notamment dans Zélium, ou Fakir par exemple.

Un jour quelqu'un a demandé à Bernard Friot, éminent économiste passant sa vie à montrer qu'il n'y a de problème des retraites que celui que les politico-financiers ont mis en place, que les banksters pillent notre économie, bref qq1 lui a demandé pourquoi on ne le voit pas à la téloche démontrer ses calculs, expliquer comment on en est arrivé là. Il a répondu deux choses.

Premièrement on ne l'invite pas. Sûr que Sergio n'a pas reçu de commande de Francis Bouygues.

Et ensuite, ce serait aller au casse-pipe : il faudrait une heure de combat par idée reçue (comme "on est trop nombreux", "en vivant plus vieux il faut travailler plus", "les chômeurs sont des parasites", etc) avant même de parler de ses idées. Donc c'est peine perdue. Il disait qu'en parlant à des "convaincus" il ne perdait pas son temps car il donnait des arguments qu'eux pouvait utiliser pour convaincre d'autres personne.

Pareil en dessin : si tu vois un bon essin, t'as envie de le montrer, et petit à petit, le message peut passer.

Enfin, c'est une vision optimiste !